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Comment calculer la valeur d’une option ?

Un peu d’histoire… La frĂ©nĂ©sie des bulbes tulipes

Au XVIIe siècle, l’aristocratie nĂ©erlandaise avait un appĂ©tit dĂ©bordant pour les bulbes tulipes. La tulipe Ă©tait alors un symbole de succès social. Ă€ cette Ă©poque, les agriculteurs qui la cultivaient achetaient des options de vente pour protĂ©ger leurs profits contre une baisse inattendue des prix des ampoules. Les grossistes, Ă  leur tour, se sont protĂ©gĂ©s de la hausse des prix des ampoules tulipes en achetant des options. Au cours des annĂ©es 1630, un marchĂ© secondaire d’options Ă©merge, permettant aux investisseurs de spĂ©culer sur le prix des ampoules. Cette hausse des prix a finalement conduit Ă  la crĂ©ation et Ă  l’implosion d’une bulle spĂ©culative qui a provoquĂ© une rĂ©cession Ă©conomique Ă  grande Ă©chelle.

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L’interdiction de traiter des options

Après cette rĂ©cession et malgrĂ© l’existence d’un marchĂ© organisĂ© d’options en 1600 Ă  Londres, les options ont Ă©tĂ© interdites dans de nombreux pays comme les États-Unis, l’Angleterre et le Japon. Les options Ă©taient mĂŞme strictement interdites en Angleterre dès le dĂ©but de la XVIIIe siècle jusqu’Ă  la fin du 19ème siècle.

Russell Wise

Russel Sage, un financier amĂ©ricain, crĂ©a une firme de courtage Ă  la fin du XIXe siècle pour s’occuper des options de vente de grĂ© Ă  grĂ© et des options de vente. Sage a Ă©tĂ© la première personne Ă  Ă©tablir un lien entre le prix d’une option, la valeur sous-jacente et les taux d’intĂ©rĂŞt. Il a utilisĂ© le principe de l’appel de paritĂ© mis pour imaginer des prĂŞts synthĂ©tiques. Ce principe l’a mĂŞme amenĂ© Ă  fixer les taux d’intĂ©rĂŞt sur les prĂŞts qu’il offrait en choisissant soigneusement les grèves et les prix des options. Russel Sage a contribuĂ© de manière significative Ă  l’Ă©volution du marchĂ© des options. Ă€ la fin des annĂ©es 1800, les courtiers et les opĂ©rateurs de marchĂ© font de la publicitĂ© pour attirer les acheteurs et les vendeurs d’options. L’association des courtiers et des opĂ©rateurs de marchĂ© en appel et vente a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e dans le but de fĂ©dĂ©rer les rĂ©seaux pour crĂ©er les liquiditĂ©s manquantes.

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Le marché des options cotées

Le marchĂ© des options a continuĂ© d’Ă©voluer, principalement contrĂ´lĂ© par des courtiers titulaires de contrats de grĂ© Ă  grĂ©. Le les courtiers ont ensuite rĂ©alisĂ© des bĂ©nĂ©fices sur la diffĂ©rence entre le prix de vente et le spread bid-ask. Pour rappel, les courtiers achètent au prix d’achat (enchère) et vendent sur offre (demander) avec enchère

L’explosion du marchĂ©

En 1968, le Chicago Board of Trade (CBOT) a constatĂ© une baisse importante du volume traitĂ© sur le marchĂ© Ă  terme des matières premières. Pour y faire face, le CBOT voulait diversifier l’offre de produits Ă  ses membres et crĂ©Ă© un marchĂ© rĂ©glementĂ© d’options cotĂ©es. En 1973, le CBOE (Chicago Board of Option Exchange) est nĂ©. Lorsque CBOE a commencĂ© ses activitĂ©s, très peu de contrats Ă©numĂ©rĂ©s et exclusivement des appels Ă©taient rĂ©pertoriĂ©s. L’absence de mĂ©thodologie pour calculer le prix d’une option et les Ă©carts très importants demeurent des obstacles importants Ă  l’explosion du marchĂ©. En 1973, les professeurs Fisher Black et Myron Scholes ont dĂ©veloppĂ© une formule mathĂ©matique qui a finalement calculĂ© le prix exact d’une option. En 1974, le volume moyen d’options traitĂ©es chaque jour a atteint la marque symbolique de 20 000 pour la première fois de son histoire. Près de 4 siècles après la crise des bulbes tulipes aux Pays-Bas, le commerce d’options sur un marchĂ© rĂ©glementĂ© est nĂ©.

Qu’est-ce qu’une option ? Une option est un produit financier traitĂ© sur une bourse (option cotĂ©e) ou hors comptoir (OTC). Une option est un contrat qui donne Ă  l’acheteur le droit, et non l’obligation, l’achat (appel) ou la vente (vente) d’un actif sous-jacent Ă  un prix fixe (grève) pendant une pĂ©riode (option amĂ©ricaine) ou Ă  une date prĂ©dĂ©terminĂ©e (option europĂ©enne). La grève est fixĂ©e Ă  l’avance au moment du contrat comme tous les autres paramètres. Les options amĂ©ricaines peuvent ĂŞtre exercĂ©es Ă  n’importe quelle date avant la date d’expiration, alors que les options europĂ©ennes ne peuvent ĂŞtre exercĂ©es qu’Ă  l’Ă©chĂ©ance. L’exercice d’une option signifie utiliser le droit d’acheter ou de vendre l’actif sous-jacent Ă  la valeur de la grève.

Le cas d’un agriculteur

Pour illustrer ce qu’une option peut ĂŞtre utilisĂ©e, prenons le cas d’un agriculteur. L’agriculteur est structurellement vendeur de sa rĂ©colte. Lorsque l’agriculteur prĂ©voit un risque Ă©levĂ© de baisse de la valeur de sa production, il peut acheter une option de vente Ă  maturitĂ© autour de la date de rĂ©colte afin de garantir un plancher Ă  son prix de vente.

Le cas d’un bijoutier

Un bijoutier a structurellement besoin d’acheter de l’or. Lorsqu’un bijoutier prĂ©voit une hausse du prix de l’or, il achète une option d’achat de l’or pour lui permettre d’acheter sa matière première Ă  un prix plafond Ă©gal au prix d’exercice de son option.

Les Grecs Le prix d’une option (la prime) dĂ©pend de plusieurs paramètres :

  • La valeur du
  • VolatilitĂ© du rendement
  • Le niveau des taux d’intĂ©rĂŞt
  • Le passage du temps

Les Grecs (Delta, Gamma, Vega, Rho) permettent aux acteurs du marchĂ© de connaĂ®tre la sensibilitĂ© de la prime d’une option Ă  la variation de chacun de ses paramètres.

Le Delta

Le delta vous permet de connaĂ®tre la sensibilitĂ© de l’option de mouvement de l’actif sous-jacent. Pour un achat par appel, plus le sous-jacent augmente la valeur de la prime. HATH inversement, pour un achat de vente, plus le sous-jacent augmente la valeur de la prime. Prenez par exemple un appel avec un Delta de 10€. Lorsque le sous-jacent augmente de 2€ la prime de l’option augmente de 10Ă—2=20€.

Gamma

Le gamma est utilisĂ© pour dĂ©terminer la sensibilitĂ© du delta de l’option au mouvement du sous-jacent ou la sensibilitĂ© de l’option aux variations quadratiques du sous-jacent. Pour un achat d’appel, plus le sous-jacent s’Ă©loigne de sa valeur initiale, plus le prix augmente. Pour une vente d’appel, plus le sous-jacent s’Ă©loigne de sa valeur initiale, le prix baisse. Prenez par exemple un appel avec un Gamma de 2€. Lorsque le sous-jacent tombe de -2€, la prime de l’option varie de 0.5*2* (-2) ^ (2) =4€. Étant donnĂ© que l’exposition au gamma est proportionnelle au carrĂ© de la variation dans la sous-jacente, la direction dans laquelle le sous-jacent varie n’a pas d’incidence.

Le Vega

Le vega permet de connaĂ®tre la sensibilitĂ© de l’option au mouvement de la volatilitĂ© implicite du sous-jacent. Pour un achat d’appel, plus la volatilitĂ© augmente le prix augmente. Prenez par exemple un appel avec un vega de 5€. Lorsque la volatilitĂ© implicite augmente de 2%, la prime de l’option varie de 5*2=10€.

La thĂŞta

Le thĂŞta permet de connaĂ®tre la sensibilitĂ© de l’option au passage du temps. Pour un achat d’appel, la valeur diminue lorsque vous vous rapprochez de l’Ă©chĂ©ance. Prenons par exemple un appel avec un Theta de 0,10 cents d’EUR. Chaque jour qui passe, la prime de l’option varie de -0,10€.

Le Rho

Rho permet de connaĂ®tre la sensibilitĂ© de l’option aux variations des taux d’intĂ©rĂŞt. Pour un achat par appel, plus les tarifs augmentent la valeur de la prime d’option augmente. Prenez par exemple un appel avec un rho de 3€. Lorsque le taux courbe fait un dĂ©calage parallèle de 2%, la prime de l’option varie de 3Ă—2=6€.

Gestion d’un carnet d’options

Un fabricant de marchĂ© sur un marchĂ© d’options rĂ©glementĂ© tel qu’EUREX ou Liffe a l’obligation d’afficher les prix d’achat et de vente tout au long de la journĂ©e de nĂ©gociation. Elle rĂ©alisera donc des bĂ©nĂ©fices en raison de la diffĂ©rence entre le prix d’achat et le prix de vente. Tout au long de la journĂ©e, les options traitĂ©es seront donc agrĂ©gĂ©es avec le livre que le crĂ©ateur de marchĂ© doit gĂ©rer dynamiquement. La salle de marchĂ© d’une BFI ne veut pas structurellement prendre des positions directionnelles sur les marchĂ©s parce qu’elles sont trop risquĂ©es. Le producteur de marchĂ© vendra donc son delta, c’est-Ă -dire son exposition Ă  la gestion du marchĂ©. Pour vendre son delta, le crĂ©ateur de marchĂ© vend ou achète des actifs sous-jacents ou des contrats Ă  terme.

Bien que la vente ou l’achat d’actifs sous-jacents ou Ă  terme suffisent pour neutraliser le delta, il est plus difficile de neutraliser d’autres sensibilitĂ©s. En effet, lorsque la marchĂ© maker vend des appels et met, il a une position qui se dĂ©finit non seulement avec delta mais aussi gamma, vega et theta.

Pour neutraliser les sensibilités autres que delta, le producteur de marché doit acheter ou vendre des options tout au long de la journée de négociation.

Les Grecs et l’approximation de Taylor

Lorsque nous exprimons la valeur d’un appel en fonction de ses paramètres avant de faire une approximation de Taylor, nous obtenons :

C=Vleft (t, S, sigma, rdroite)

dcleft (t, S, sigma, rright) =frc {partiel C} {partiel C} {partiel C} {partiel C} {partiel S} ds frac {2} engc {partial^2c} {partialsigma} {partiel S^2} ds^2 frac {partiel C} {partialsigma} dsigma engc {partiel C} dr

DClever (t, S, sigma, rdroite) =thĂŞta dt Delta DS Frac {1} {2} gamma ds^2 vartheta dsigma rho dr

Les Grecs nous permettent donc d’avoir une idĂ©e très prĂ©cise des changements dans le prix d’un appel Ă  variantes infinitĂ©simales de variables dont dĂ©pend sa valeur.

L’approche graphique

La démonstration des Noirs et des Scholes (1973) Soit P est un portefeuille autofinancé comprenant une option Vleft (S, tright) et le montant delta du S sous-jacent :

Pli (tright) =Vleft (S, tright) Delta S (t)

  1. Le S sous-jacent évolue suivant un processus Ito : frac {dS} {S} =mu dt sigma dZ avec dz=nLeft (0, dtright)
  2. Le sous-jacent est une action qui ne paie pas de dividendes
  3. Le taux sans risque est constant
  4. Il n’y a pas de frais de courtage
  5. Le rendement suit la distribution normale du log
  6. L’option est europĂ©enne
  7. Le marché est efficace

Le lemme d’Ito nous donne pour Vleft (S, tright)

DVLeft (S, tright) =gauche (frac {partiel V} {t partiel} mu Sfrac {partiel V} {partiel V} {partiel S} engc {1} {2} sigma^2s^2frac {partial^2v} {partiel S^2} droit) dt sigma Sfrac {partiel V} {partiel S} dZ

Étant donné que le portefeuille est autofinancé, les actifs du portefeuille sont les seuls éléments qui évoluent au fil du temps :

DP=DV Delta Ds

dp=gauche (frac {partiel V} {t partiel} mu Sfrac {partiel V} {partiel S} frac {1} {2} sigma^2frc {partial^2v} {partiel S^2} Deltamu Sright) dt gauche (sigma Sfrac {partiel V} {partiel S} Deltasigma Sright) dz

Portefeuille P est sans risque :

gauche (sigma Sfrac {partiel V} {partiel S} Deltasigma Sright) =0 Droite Delta =-engc {partiel V} {partiel S}

Étant donné que le portefeuille est sans risque, il doit retourner le taux sans risque :

dp=RPDT

L’Ă©quation Black et Scholes est obtenue :

frac {partiel V} {t partiel} frac {1} {2} sigma^2s^2frac {partial^2v} {partiel S^2} RSFrac {partiel V} {partiel S} -rv=0

Avec des conditions limites :

  • Vleft (0, tright) =0
  • Vleft (S, tright) sim S quand Srightarrow
  • Vleft (S, Tright) =gauche (S-Kright) ^

Des changements variables sont apportĂ©s dans l’Ă©quation Black et Scholes :

x=ln {frac {S} {K}}

tau=fra {sigma^2} {2} gauche (t-tright)

Vleft (S, tright) =Kvleft (x, tauright)

k=fra {r} {frac {sigma^2} {2}}

vleft (x, tauright) =e^ {alpha x betatau} uleft (x, tauright)

alpha=-fra {k-1} {2}

beta=-frc {gauche (k 1droite) ^2} {4}

L’Ă©quation B&S devient :

frac {uleft partiel (x, tauright)} {partialtau} =frc {partial^2uleft (x, tauright)} {partiel x^2}

Nous reconnaissons l’Ă©quation de propagation de la chaleur, dont la solution est :

uleft (x, tauright) =frc {1} {sqrt {2pitau}} int_ {-infty} ^ { infty} {u_0left (sright) e^ {-frac {left (x-sright) ^2} {4tau}} ds}

Avec :

d_1=engc {ln {left (frac {S} {K} droite)} gauche (r frac {sigma^2} {2} droite) gauche (t-tright)}

d_2=engc {ln {left (frac {S} {K} droite)} gauche (r-frac {sigma^2} {2} droite) gauche (t-tright)}

varphileft (xright) =frac {1} {sqrt {2pi}} int_ {-infty} ^ {x} {exp^ {-frac {y^2} {2}}} dy=pleft (Xle xright) pour X=Nleft (0,1right) La fonction de distribution normale centrée réduite.

Nous obtenons le rĂ©sultat final de la valeur d’un appel en t, de S sous-jacent :

fente (S, tright) =Sgauche (tright) varphileft (d_1droite) -Kexp^ {-rleft (t-tright)} varphileft (d_2droite)

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